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Inini 2000

1 mars 2008

inini 2

 

Dimanche 22 10 2000 - 22 H

Cayenne - Central Hôtel

Après trois semaines de pérégrinations sur la crique Limonade, l'Inini, l'Alawa, l'Alitani, où, pour les initiés, les conditions d'hygiène et de confort sont loin d'être réunies .........  Une chambre, la  climatisation, une baignoire, une douche, deux douches, un grand lit, des draps blancs, une sensation divine de bien-être et de bonheur ineffable.
Morphée s'empare de mon corps, Satan de mon âme, je n'ai même  pas le temps de faire un clin d'oeil à Eros, je m'endors rapidement et béatement...
Joël et Moïse qui redoutaient l'éventuel inconfort du hamac n'ont pas goûté aux mêmes délices d'une nuit réparatrice.
Quant à Bernard, toujours égal à lui-même, il ne déroge pas à ses fâcheuses habitudes  d'insomniaque.

Six années après notre première expédition ensemble (1994), Bernard réussit encore une fois à me convaincre, retourner dans cette partie du monde où l'aventure garde encore tout son sens. Il faut avouer que le menu proposé est alléchant : 200 Kms  à la pagaie entre Saül et Maripasoula, plus une semaine chez les Indiens en territoire interdit. Il n'en faut pas plus pour me décider. Se joignent à nous : Joël et Moïse, deux néophytes  qui n'ont pas pu résister aux sollicitations de Bernard.

Dimanche 24 09 2000

Départ du Mans vers 15 H heures, Bernard et moi,   allons nous faire héberger chez Marie-Pierre à Chelles, notre avion est pour Lundi à 11 h 10.
Les adieux sont déchirants, je rassure Andrée en lui promettant de veiller sur Bernard, j'ai failli  à ma parole, on le verra plus tard.

Lundi 25 09 2000

Marie - Pierre effectuant un stage à C D G, nous véhicule à l'aéroport très tôt le matin - 7 H 30 -
Nous attendons Joël et Moïse accompagnés de leurs épouses, Yveline et Michelle qui participeront avec nous, seulement pour une semaine à la découverte de la capitale, de Kourou, Saint Laurent du Maroni, en bref de la bande côtière du littoral et des environs immédiats. Il est totalement exclu que de faibles femmes se joignent à nous pour la suite des événements.
À ce sujet (de faibles femmes) j'apprends à l'instant que les deux seuls corps d'armes où les femmes ne pouvaient prétendre s'engager (la légion étrangère et les commandos marine)   viennent de leur ouvrir leurs portes.
Je n'ose imaginer de telles femelles, encore que .... les voir défiler le 14 Juillet sur les "Champs" en petites culottes et en soutien - gorge sur l'air du " Boudin ", la mitraillette en bandoulière, cela vaut et de loin les Écossais en kilt.......

Que Jospin soit loué, il a su résister aux objurgations réitérées de J. Lang qui aurait aimé que les légionnaires  portent des pantalons fendus par derrière. Dans quel monde vivons-nous? Un monde de merde, je vous le dis.
De deux maux, il faut choisir le moindre, est-ce le bon choix?
Le capitaine Danjou va se retourner dans sa tombe à Camerone.
Maintenant supposez un seul instant qu'Evelyne et Michelle, femmes libérées et émancipées à l'instar de ces viragos, aient revendiqué le droit à l'aventure hard... j'en tremble rétrospectivement.
Les Angevins, gevines, sont à l'heure, physiquement rien ne les distingue des sarthois, ils semblent normaux, comme nous, ni plus, ni moins, pas comme les belges ou comme les suisses, cela me rassure. Ah! et puis ils savent lire, ils portent ostensiblement un journal : Libération - Je demande à Bernard de quelle obédience est cette littérature? pluriel, ah bon! il faudra faire avec, et puis nous n'allons pas en Guyane pour répandre la bonne parole  : la Guyane aux guyanais. Nous allons chercher de l'or ... vert .....

L'avion n'a pas de retard, me concernant, les formalités d'embarquement liées à mon billet G P sont plus compliqués. Nous sommes les premiers, nos bagages sont enregistrés, mais les miens ne pourront être  validés qu'à partir de 10H 25 s'il y a une place disponible pour moi. Bernard m'accompagne au guichet des G P  ( 10% du billet), avantage réservé aux employés de la compagnie ainsi qu'aux parents proches, ce qui revient à dire qu'une entreprise se doit, pour être bénéficiaire, de répercuter la différence sur le prix du billet de Bernard Bigot.
Si cette différence s'arrêtait là, il pourrait faire contre mauvaise fortune, bon coeur, mais où l'ire de mon ami atteint son paroxysme, c'est à la lecture du menu:
LUI  :    - Carottes râpées
              - Rôti de porc
              - Goulou supérieur
              - Eau minérale

MOI :    - Apéritif, champagne, whisky
              - Duk, foie gras
            - Country, style walmut bread
             - Waldorf salad
             - Créole, style shrimp
             - Basmati rice, cherry tomato
              - Cheese
             - Lemon tartlet
             - White  wine- côte de Ventoux 1999
             - Maison laboury roi
             - Red wine - Bordeaux grave 1998
             -Cht de Lavalinière
             - Corbières 1998, maison Skalli
             - Champagne

Je connais Bernard depuis plusieurs années, une des seules choses qui  peut représenter une valeur sûre à ses yeux et surtout à son palais c'est la bouffe, mais comme c'est un garçon qui a reçu une éducation certaine, qui veut, et c'est tout à son honneur, que notre ballade soit une réussite, il réussit, au prix d'un effort surhumain à masquer sa déception, mais la blessure est béante et n'aura pas le temps de se cicatriser jusqu'au voyage du retour où se posera le même problème.
9 H  de vol environ, arrivée à Cayenne vers 15 H  avec un décalage horaire de 5 H  - Chaleur humide 30 °  - Récupération des bagages - Location des véhicules, heureusement il y a la clim - Destination Cayenne, central Hôtel, là également nous bénéficions de la clim. - Découverte d'une partie de la capitale pour les Angevins, moiteur de l'air, trottoirs défoncés, détritus à tous les coins de rue, la ville est d'une saleté repoussante, c'est la France de l'autre côté de l'Atlantique - Dîner créole chez Mimi, excellent et puis bonne nuit les petits.

Mardi 26 09 2000

Nous entamons le cycle des visites - Les chutes de  Fourgassié,( crique Otapu ) sur la route de Régina peu après Roura, aux confins de la montagne de Kaw. Nous arrivons vers 13 H, un carbet restaurant, bonté divine, Bernard a l'estomac dans les talons, le patron, un métro qui a roulé sa bosse en Guyane nous accueille en short et torse nu, climat oblige, nous demandons à nous repaître, no problème, quelques minutes d'attente, le patron réapparaît en tenue digne d'un quatre étoiles, dignité oblige. Me semble-t-il, c'est le meilleur repas du séjour, mais les avis peuvent être partagés.
Une petite ballade en forêt d'une demi-heure environ pour atteindre les chutes où nous apprécions  la baignade dans une eau claire et rafraîchissante malgré 25 ° de température. Les véhicules sont garés près du restaurant,   nous en profitons  cette fois-ci pour  se rafraîchir le gosier, il fait chaud très chaud.

fourgassi_

Ce ne sont pas celles du Niagara, ni du Zambèze, mais elles sont rafraîchissantes

Retour vers Cayenne, nous nous arrêtons à la crique Gabrielle, souvenir de 1994, puis à Roura où Bernard aimerait voir la soeur d'Yvan, elle n'est pas là. Cayenne by Nicht - Restaurant le chinois peut-être, qu'ils soient chinois, créoles, ou métros, l'apéritif est toujours le même : ti-punch.

Mercredi 27 09 2000

Visite du centre spatial de Kourou, j'étais loin d'imaginer son étendue : 850 hectares. Ariane 5 est un beau suppositoire, vous compléterez vous-mêmes toutes les données techniques et statistiques si cela vous  chante, pour ma part, qu'elle soit chargée de poudre de perlimpinpin à base de chlohydrate de lopéramide ou de liquide solide au sulfite de sodium propyléneglycol stéarylique d'alcool cétylique, pour s'envoyer en l'air, je m'en contrefiche.

ariane

 

Kourou, Ariane 5

Retour à Cayenne - Arrêt à l'hôtel-restaurant " Les Amandiers " où nous étions Bernard et moi en 1994. Endroit magnifique, la patronne nous a reconnu, fait la bise et offert une bière. Joël est enchanté et exprime le désir d'y retourner déjeuner ou dîner. Son voeu sera exaucé.

Cayenne - Bernard fait le plein de bouffe et de gamelles pour Palassissi.
Colette est super stressante dans un magasin, Bernard c'est Colette puissance 3 - Resto chinois, super.

Jeudi 28 09 2000  (Destination Saint Laurent du Maroni)

En cours de route, pardon, ce n'est pas une route, mais la nationale 1, nous nous arrêtons à Iracoubo, petit village où  une église en bois a été peinte intérieurement par un forçât, peinture  naïve, soit, mais d'un bel effet, cet autodidacte doué d'un  sens plastique naturel a su trouver la planque.

irracoubo

 

L’église d’iracoubo peinte par un forçat

Quelques kilomètres plus loin, précisément à Bellevue, nous visitons un  "carbet souvenirs", des Amérindiens  font des poteries et également des colliers. Saint Laurent du Maroni : matinée consacrée à la visite du pénitencier Faute de moyens financiers, seules quelques cellules, celle de Papillon en particulier, sont réhabilitées ou en cours de restauration.
Que dire du bagne ?  Bien que ce mot soit à lui seul suffisamment éloquent pour imaginer la vie du bagnard, " Véni, Vidi ", il faut connaître le pays, avoir vu les installations et faire un bond de 200 ans en arrière pour se faire une idée concrète des conditions de vie inhumaines qu'ont endurées les forçats.
La plupart ont certainement mérité ce châtiment, paix à leurs âmes.

HISTORIQUE DE SAINT - LAURENT DU MARONI

arbre_du_voyageur

 

Saint Laurent du Maroni, l’arbre du voyageur, sorte de palmier qui a la particularité de contenir de l’eau à la base de ses feuilles et permet ainsi au voyageur égaré de se désaltérer.

L'emplacement de la cité actuelle, est occupé bien avant l'époque précolombienne par les populations amérindiennes, et le petit village qui coule des jours tranquilles sur la rive droite du fleuve Maroni porte le nom de son chef "  KAMALAGULI ". C'est une région où tout est eau et forêt avec comme voie de pénétration naturelle un réseau fluvial qui est encore le principal moyen de communication vers l'intérieur. De ces population amérindiennes ne subsistent que deux ethnies différentes, réparties dans des villages alentour, les Palikurs et les Kalinas, qui assurent la gestion commune de leurs terres dans le respect du droit coutumier. Leur intégration se concrétise de jour en jour par une évolution des structures sociales et la diversification de leurs activités : culture en abattis et travail salarié.
Dans le courant du XVII et XVIII siècle, les berges du Maroni voient affluer de nouvelles populations. Des colons européens et leurs esclaves, puis des Busi-Nenge, descendants des esclaves rebelles fuyant les plantations du Surinam, pays limitrophe. C'est ainsi que nous retrouvons, en pleine expansion démographique, quatre grands groupes tribaux: les bonis, les Ndjuka les Parama et les Saramaca, établis dans les quartiers du bourg ou dans les villages qui l'entourent. Grands navigateurs du fleuve, les piroguiers noirs-marrons sont devenus les spécialistes incontournables tant dans l'art de fabriquer leurs pirogues que dans celui de les piloter tout le long des 480 Kms du fleuve Maroni, pour le convoyage de fret ou de passagers jusque dans le Lawa ou haut Maroni. Agriculteurs pour leurs besoins personnels, artisans et orateurs de grand talent, les Busi-Nenge font preuve dans tous ces domaines d'une approche esthétique.
La découverte de l'or, quelques années seulement après l'abolition de l'esclavage, vers 1850, marque profondément la structuration de la société créole. Non seulement les esclaves libérés quittent les plantations pour la recherche et l'exploitation des mines en forêt, mais ils sont rejoints par les créoles en provenance des îles de la Caraïbe: Martinique, Guadeloupe, Dominique et surtout Saint-Lucie. Ces caribéens se fixent dans la région de Saint-Laurent dynamisant ainsi l'exploitation aurifère et le commerce. Cette période marque parallèlement la disparition des blancs créoles, qui ne pouvaient rétablir une situation compromise par le départ de la main-d’oeuvre issue de l'esclavage. Cette disparition contribue à donner à la culture créole guyanaise une plus grande unité due au partage par tous d'une ascendance africaine. Représentant 75% de la population totale, il y a 20 ans, le nombre des créoles diminue en valeur relative par rapport à l'ensemble formé par les autres communautés.
L'exploration du fleuve Maroni se poursuit dans les années 1820-1821 sur l'initiative du gouverneur, le baron de Laussat. Mais c'est en 1852, que le lieutenant de vaisseau Carpentier, en mission de reconnaissance, découvre dans cette région du Maroni l'établissement Kappler où vit dans un parfait état de santé une quarantaine de familles, venues du Friedland, région de la mer du Nord. Dans cette même période pour pallier le manque de main-d’oeuvre nécessaire au développement de la colonie, la colonisation par la déportation est restaurée par l'implantation du bagne, et le 31  Mars 1852, c'est le premier transport de la " deuxième phase "  de l'histoire de la déportation vers la Guyane. Les bagnards sont affectés dans l'Est de la Guyane à la construction d'une infrastructure routière, mais surtout, ils sont employés à créer des pénitenciers, presque aussitôt abandonnés en raison d'une trop forte mortalité due à l'insalubrité des lieux. Dans ce contexte, le général Sarda-Gariga, a pour mission de rechercher des terres plus hospitalières, et son choix se fixe dans la zone de l'établissement du sieur Kappler, sur la rive droite du Maroni. C'est ainsi que les relégués venant des pénitenciers de Saint-Georges et de la montagne d'argent commencent les défrichements qui doivent servir à l'implantation des futurs pénitenciers du Maroni.
Les travaux interrompus, reprennent sur l'initiative du commandant Mélinon, qui débarque avec 24 transportés le 23 Août 1854. Cet emplacement est définitivement adopté dès que le contre-amiral Auguste Laurent Baudin, gouverneur de la Guyane depuis le 16 Février 1856, le baptise Saint Laurent du Maroni LE 21 Février 1858, en mémoire de son père et de son grand-père qui se prénomment Laurent comme lui. Le vrai travail de colonisation commence alors, et Saint Laurent devient pénitencier agricole. L'idée de développer l'économie de la Guyane en prenant l'exemple australien prend en effet forme. La région devient un exemple et des concessions où l'on cultive bananes et cannes à sucre sont exploitées par des condamnés. Des chantiers forestiers sont ouverts et en particulier ceux de Saint Jean et de Sparouine.
Parallèlement, le gouvernement fait appel à des travailleurs portugais, africains et indiens. C'est de cette époque que datent également les premières vagues d'immigration venues d'Asie, dont les chinois constituent le groupe le plus important. Arrivés de Shanghai et Canton pour relancer l'agriculture, ces derniers se reconvertissent dans les commerces de l'alimentation de détail et d'articles de bazar, marché sur lequel ils sont actuellement les plus nombreux et incontournables.
L'année 1859 voit arriver le premier convoi de femmes condamnées, toutes volontaires et choisies parmi celles qui peuvent retrouver une vie normale en fondant un foyer. Devant l'échec de cette tentative, les convois sont interrompus en 1905.
La situation sanitaire des bagnards devient catastrophique, Napoléon III décide en 1867 de ne plus envoyer de condamnés blancs en Guyane et de les diriger en Nouvelle-Calédonie au climat plus sain. Pendant 20 ans, Saint Laurent du Maroni ne reçoit plus aucun européen. Mais le bagne de Guyane Subsiste. Saint Laurent du Maroni devient le siège de l'administration pénitentiaire : le 15 Septembre 1880, la ville (exemple unique) est érigée en commune pénitentiaire spéciale; le directeur de l'administration pénitentiaire s'y installe comme maire, et une commission municipale est nommée.
La reprise de la transportation des relégués européens reprend en 1887. Avec l'arrivée fréquente des convois de condamnés, la ville, construite en damier, s'agrandit régulièrement pour s'articuler en 3 quartiers: le quartier officiel qui regroupe la majorité des administrations et des logements des responsables de l'administration pénitentiaire et communale; la ville coloniale, découpée suivant un parcellaire régulier, destinée aux concessionnaires; le quartier du camp de la transportation, de la caserne de gendarmerie et de l'hôpital. L'architecture de qualité et l'organisation urbaine font que Saint Laurent du Maroni est surnommée le " petit paradis " de la Guyane.
Mais cela cache mal l'échec de la colonisation pénale. Dès 1924 une voix s'élève, celle d'Albert Londres. Dans le petit Parisien du 6 Septembre, le reporter interpelle le ministre des colonies M. Albert Sarraut, en clamant avec force : " ce n'est pas des réformes qu'il faut en Guyane, c'est un chambardement général". Puis M. Gaston Monnerville, député de la Guyane, entame dès son élection en 1932 un combat pour la fermeture du bagne. Avec l'appui de l'opinion publique française, bouleversée par les révélations de la presse, il obtient que les premiers libérés quittent Cayenne pour la France en 1934.
Le 17 Juin 1938, un décret-loi met fin au bagne, en 1946 ce dernier est définitivement fermé, et c'est en Août 1953 que les 132 derniers condamnés quittent cette terre de la grande punition.
La France panse ses plaies de guerre alors que le décret du 9 Novembre 1949, érige en commune de plein exercice Saint Laurent du Maroni. De ce fait, abandonnant son ancien statut de " commune pénitentiaire " le chef-lieu d'arrondissement trouve sa place légitime dans ce département français de l’outremer, avec ses droits et ses obligations.
2000 habitants en 1880, 5055 en 1914, 13616 en 1990, et plus de 20 000 en 2000, Saint Laurent du Maroni, sous-préfecture, occupe la deuxième place des communes de Guyane, avec 4830 Km2, après Cayenne et avant  Kourou. Cette progression démographique s'explique par un taux de natalité très important, pais aussi par une immigration permanente due à sa position de ville frontalière avec le Surinam.
Saint Laurent du Maroni se caractérise par sa mosaïque ethnique, dont on explique les origines dans les lignes précédentes, mais également par la grande jeunesse de sa population dont plus de 60% a moins de 25 ans. Le chômage y est important par l'absence d'entreprises productives importantes, mais la capitale de l'Ouest guyanais dispose des structures administratives et financières de l'état et du département et aussi des organisations de formations d'une zone franche urbaine et d'un contrat de ville qui permettent le développement de nombreux services et des activités liées aux commerces, qui se verront prochainement dopés par le projet de réactivation du port en eau profonde sur le Maroni.
La dimension historique de la ville et sa notoriété internationale liées à une politique volontariste de rénovation et d'embellissement entraîne un flux croissant de  touristes qui devraient dépasser prochainement les 30 000 par ans. Les visites des sites classés, le marché pittoresque aux fruits et légumes, l'offre globale touristique de Saint Laurent du Maroni et de ses environs, ses animations culturelles et sportives font de Saint Laurent du Maroni une ville  " d'art et d'histoire" où il fait bon vivre, et où les visiteurs séjournent avec plaisir.
Dans ce contexte, Saint Laurent du Maroni affirme son identité nouvelle. Forte de son histoire, elle relève le défi du XXI siècle de vivre une citoyenneté interculturelle pour tracer un avenir meilleur pour l'ensemble des communautés.

plage

Après-midi, embouchure du Maroni (4 Kms de large à cet endroit), la plage des hattes où viennent pondre les tortues Luths. La période d'éclosion est terminée, nous ne voyons que des coquilles, certains oeufs sont dévorés par  toutes sortes de prédateurs (chiens, oiseaux marins et les hommes, bien entendu







                 La tortue Luth

tortue_luth

 

Les tortues Luth viennent se reproduire sur la plage des Hattes

Dermochelys  coriacea
Toti la mé, toti cuir, toti fram, toti cerkeil ( en créole), kawa na  (en kalina), aitkanti, sitsikanti (en taki), tartaruga- de couro, tartaruga de oleo (en brésilien ).
Ordre : chélomien -
Famille : dermochélyidés
Dimensions : longueur carapace : 137 - 192 cm
Poids :  jusqu'à 960 Kg ( pour les mâles)
C'est la plus grande des tortues vivant actuellement, et la seule tortue marine à ne pas avoir d'écailles sur la carapace, qui est recouverte d'une peau de couleur bleu foncé tachetée de points blancs, ayant l'aspect du cuir. Cette dossière est traversée de 7 carènes longitudinales et se termine en pointe. La tête est énorme, et se distingue des autres tortues marines par une tache rosée sur la partie frontale, et un bec présentant deux dents triangulaires. Les pattes sont dépourvues de griffes.
La tortue Luth vit en haute mer, elle se nourrit essentiellement de méduses, et rejoint périodiquement les côtes pour se reproduire. 

 

Tortue Luth, la plus grande des tortues
La Guyane possède les plus importantes plages  de ponte du monde pour cette espèce, en particulier dans la réserve de l'Amana (commune d'Awala- Yalimapo). La saison de ponte principale s'étend de Mars à Juillet, et une petite saison de ponte s'observe également entre  Novembre et Janvier. Un nid comprend environ 115 oeufs en moyenne(dont seulement 85 sont fertiles) et qui mettrons deux mois à éclore. Une femelle pond généralement de 5 à 7 fois dans une saison, avec une dizaine de jours d'intervalle entre deux pontes, et revient pondre tous les deux à trois ans en moyenne. Après la ponte, les tortues semblent se répartir dans tout l'Atlantique Nord.

 

Tortues d'eau douce de Guyane :

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Tortue Matamata,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Tortue Platémyde à tête orange

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Tortue Podocnémide de Cayenne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tortues marines de Guyane :

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Tortue verte -

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tortue Caouanne

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Tortue olivâtre

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Tortue imbriquée

 

 

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Vous êtes très certainement sidérés par l'étendue de mes connaissances, et de mon don d'observation, attendez la suite .......

Retour à Cayenne (plus de 500 Kms dans la journée), et dîner aux " Amandiers ".

Vendredi 29 09 2000

Quelques achats à faire pour Aliké -  Fret    à déposer à air Guyane pour Palassissi via Maripasoula.

 

 

plage_1

Après-midi : baignade à Montjoly, l'eau est chaude et boueuse (alluvions déversés par les fleuves et en particulier l'Amazone), prudence, la plage est quelquefois fréquentée par des requins...

 

La plage à Montjoly à une dizaine de Km de Cayenne

Samedi 30 09 2000

Petit-déjeuner de bonne heure, nous partons au zoo de Montsinéry. Les véhicules sont garés en face de l'hôtel. Je m'aperçois que la portière du côté trottoir est mal fermée, omission de Bernard, il a la tête ailleurs, depuis notre arrivée, il se fait draguer par une petite négrillonne qui  "zone" dans le quartier, il faut aimer jouer aux osselets, on a du mal à déterminer son âge et aussi son sexe. Mais si la portière est entrouverte c'est tout simplement parce que des visiteurs nocturnes ont brisé le déflecteur arrière, nos deux véhicules  ont subi le même sort ainsi que plusieurs autres. Résultat de ce casse : mon appareil photo qui se trouvait dans la boîte à gants a disparu.
Le commissariat est à deux pas, établir un P V demande deux heures d'attente, nous reviendrons faire les dépositions ce soir.
Avec un peu de retard, nous partons pour Montsinéry, très intéressant concernant la faune, car nous découvrons la quasi-totalité des animaux (prisonniers, soit, )  qui peuplent la Guyane alors que dans la forêt nous ne verrons caïman rien. Une bonne heure de promenade sur un sentier aménagé dans la forêt, puis déjeuner au restaurant du zoo.

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1 mars 2008

inini 3


Zoo de Montsinéry, un tapir ou Maïpouri, regardez bien il pense à Fernande ou à Eléonore

tapir

Joël nous fait un numéro d’équilibriste, la chaise n'a pas supporté les rations surabondantes de nourriture ingurgitée depuis une semaine, sans vergogne, sans respect pour les crève la dalle du tiers monde et ceux du quart monde, celle-ci ( la chaise), rongée par les termites a brusquement cédé sans un seul petit grincement d'avertissement, sans une petite plainte: s'il vous plaît, monsieur, arrêtez de manger, c'est trop, souffrez que je me repose, et patatras, les quatre fers en l'air, tout le monde s'esclaffe d'abord puis s'inquiète ensuite, on tâte le coccyx : RAS - TVB.
On rentre à Cayenne, demain c'est le grand départ pour Säul, mais aussi la séparation pour Joël et Moïse, la grande nuit équatoriale d'adieux, ce sont des garçons sérieux et équilibrés et sauront ne pas hypothéquer leur virilité intrinsèque pour la suite de nos aventures.

Dimanche 01 10 2000 (Départ pour Saül)Il est 7 H , on frappe à ma porte, c'est Bernard, équipé de pied en cap, le sac sur le dos, les rangers aux pieds, il vient me chercher pour le petit dèj, m'est avis qu'il n'a pas dû dormir beaucoup cette nuit, il a faim, mais on est Dimanche et devra attendre 8H..
Départ pour Säul à 12 H, nous laissons Yveline et Michelle, il leur reste encore deux jours de vacances et elles reprendront le chemin du retour.

avionNous embarquons dans un avion  De Havilland DASH 7  d'une compagnie canadienne, affrété par air- Guyane - durée du voyage : 35 minutes


Le De Havilland





Saul

Arrivée à Säul, la piste est en latérite, Yvan n'est pas au rendez-vous, nous rejoignons Säul en 4/4  - Yvan est là.


Aéroport de Saül

Bernard est le seul du groupe qui le connaît (depuis 1992). Excellente impression, 35 ans, je lui accorde d'emblée toutes les qualités, et il ne déméritera jamais  par la suite, tout au long de notre périple.
Nous embarquons dans son 4/4, cinq plus les bagages, nous sommes entassés, empilés comme des sardines en boîte. Autant je peux accorder une entière confiance à Yvan au premier contact, autant je suis réservé quant à l'allure de son véhicule, tellement celle-ci n'est pas engageante du tout, un arbre s'est abattu le matin même sur le toit, le pare-brise a disparu, le radiateur également, les portières se ferment à grands coups de rangers, et ce n'est pas tout.........

enfants


Les deux filles à Yvan : Mandy et Cindy posant devant le fameux 4/4

Nous effectuons le chemin inverse: Saül, " l'aéroport", la piste d'atterrissage, 2 ou 3 Kms par une piste ravinée, boueuse, une dernière montée, le moteur rugit, cafouille, la boîte de vitesses grince, on se demande comment elle n'a pas encore explosé, le moteur cale, le 4/4 prend de la vitesse en marche arrière, d'un côté un petit ravin et la forêt, de l'autre le talus, nous ne pouvons absolument rien faire, coincés, aplatis dans l'habitacle où ce qu'il en reste, le 4/4 accélère, Yvan, d'un coup de volant désespéré jette le véhicule contre le talus. Mais non d'une pipe, pourquoi n'a-t-il pas freiné, mais tout simplement parce qu'il n'a plus de frein, c'est ça aussi la Guyane.
Nous nous extrayons tant bien que mal du 4/4, terminons la piste à pied et arrivons à la  "palmeraie ".

carbet_yvan


La Palmeraie

La "Palmeraie" est une concession qu'Yvan a achetée pour s'y établir avec toute sa famille, sa femme: Marie-Claude et ses deux filles Mandy et Cindy. Il a commencé par déboiser quelques hectares de forêt, aidé en cela par un ami brésilien habitant Saül, spécialiste en la matière, et Marc, un métro de passage, amoureux de la Guyane  qui traque, caméra au poing, toute la faune qu'il peut surprendre soit au sol soit sur la canopée.
Un carbet de fortune est installé, Yvan nous fait part de son projet définitif, il est certain que lorsqu'il sera réalisé, l'endroit sera méconnaissable et méritera le nom de petit paradis.
Un ocelot apprivoisé  est attaché au bout d'une laisse, tout le monde peut le caresser, avec le chien du brésilien, ils font une sacrée paire, Yvan hésite à le  laisser en liberté, il ne s'en ira  surtout  pas, il est chez lui, mais pour s'amuser il casse tout dans la cuisine.
Cindy nous fait voir une petite grenouille Dandrobate dans sa main (cette grenouille est mortelle), verts de peur nous hélons Yvan, il prend la Dandrobate en nous signifiant qu'effectivement  elle peut être mortelle seulement quand elle est stressée. Les indiens, afin de recueillir son poison, la place sur le grill, la peur et la chaleur aidant.. Elle émet une sorte d'écume qui n'est autre que du poison mortel. Nous avons encore tout à apprendre.
Au dîner: caïman, c'est excellent. Vers 20H un invité s'annonce, le troisième enfant d'Yvan qui n'est autre qu'un Maïpouri (  Tapir ), il est apprivoisé et en totale liberté. Il vient réclamer sa pitance et en dessert un biberon (il pèse environ 100 Kg.). Yvan a un souci majeur, qu'un chasseur le prenne pour cible, c'est la raison pour laquelle il va lui teindre la tête en rouge. Nous nous couchons, ce carbet a une porte, bizarre, ce n'est pas pour empêcher les moustiques d'entrer, nous dédaignons la fermer, à quoi bon, erreur, grossière erreur, notre ami le tapir fait irruption dans le carbet et commence à s'intéresser aux affaires de Bernard, il est éconduit gentiment et nous fermons la porte.

Lundi 02 10 2000, (   crique Limonade - Carbet Max)

C'est le grand départ tant attendu - 9H30 à la crique Limonade.
3 canoës, 6 personnes, tout le matériel et la nourriture pour 1    5 jours.
Premier  canoë : Yvan - Joël
Deuxième          : Marc - Moïse
Troisième          : Bernard - Jean-Claude
La crique est étroite, il a plu cette nuit et elle est très navigable.
La seule véritable difficulté, ce sont les arbres tombés en travers de la crique et qui l'obstruent totalement ou partiellement, nous imposant, soit des passages en force, soit un arrêt pour utiliser la tronçonneuse, soit se mouiller et passer le canoë par-dessus l'obstacle. Il fait si chaud, que c'est avec empressement qu'on  se met à l'eau.

obstacles

obstacles


Tous les 200 mètres il faut tronçonner






La navigation est assez technique, gros bouchons, petits sauts (rapides), négociés habilement par les uns : Yvan et Joël, Marc et Moïse, un peu moins par d'autres: Bernard et moi.

saut


Courant, rochers, obstacles pas toujours faciles à négocier

Yvan, c'est son job, Joël est un adepte du canoë: plusieurs campagnes en Ardèche et dans les Alpes, Marc après 8 mois de Guyane ne fait plus partie des néophytes, Moïse, une force de la nature rame comme deux, restent Bernard et moi qui ne sommes pas des spécialistes, mais nous suivons sans trop de peine.
Marc et Moïse ont hissé le drapeau à tête de mort, celui des frères de la côte, ils s'approchent de notre canoë, commence par nous asperger, puis nous éperonne, leur canoë se met en travers, un faux mouvement, il se retourne, nos deux forbans et tout le matos à la baille. Un peu de panique, Moïse n'a pas pied, Marc tout juste, une pagaie s'en va au fil de l'eau, je plonge pour prêter main-forte, ma montre n'est pas étanche, je n'aurai plus l'heure pendant tout le séjour. On arrive à maintenir le canoë, Moïse s'est accroché au nôtre, Yvan et Joël inquiets de voir arriver une pagaie toute seule, font demi tour. Maintenant il s'agit de vider entièrement le canoë, dans ce dessein, il faut le renverser, le lever au-dessus de nos têtes, récupérer les deux moteurs HB  et le reste du matériel. Tout est récupéré, ouf!
Nous repartons, on se tient à distance respectable de nos deux hurluberlus.
12 H, déjeuner frugal, c'est parfait, nous avons encore beaucoup de route, pardon de crique à faire. Deuxième partie de la journée : copie conforme à la première.
Vers 16H30, arrêt à Carbet Max, débarquement de tout le matériel, installation des bâches, préparer le feu, pêcher du petit poisson pour aller à la pêche au gros, toilette, baignade, pose des hamacs, le dîner mijote.
17 H 30,   dans une heure, il  fera déjà nuit, nous partons, Yvan, Moïse Joël et moi, tendre des lignes pour l'Aïmara, Yvan a installé le moteur, la première trappe est installée, dans la pénombre on se dirige vers la deuxième trappe, on longe la rive, Joël veut éviter  une branche, se penche, le canoë se renverse, tout le monde au bouillon, le canoë est rempli d'eau, par bonheur le moteur n'est pas immergé, pas question de rééditer la même opération que précédemment, il nous faut écoper avec les moyens du bord, les mains, le chapeau. Tout comme le fut du canon, cela demande un certain temps.
Nous installons les cinq autres lignes...
Retour sous les quolibets -  Ti-punch - Dîner.
Vers 23 H Yvan, Marc, Joël et Moïse vont relever les lignes, ils ont fait mentir le proverbe, il n'y aura pas de troisième baignade forcée. Ils ne reviennent pas bredouilles : deux Aïmaras qu'ils font immédiatement boucaner.

Grosse pluie, bien que je ne sois pas à côté de Bernard, les grenouilles arboricoles  font un tel pétard que  j'ai du mal à m'endormir,( Moïse les appelle les grenouilles charpentières,  par analogie au bruit d'une scie à débiter les grumes).

Mardi 03 10 2000, crique Limonade (Carbet Max - Saut Loutre)

J'ouvre un oeil, M;;;; il pleut encore, et pourtant il fait grand beau temps.
Explication : La pluie a cessé au milieu  de la nuit, mais les arbres dégouttent encore et donnent l'impression d'une pluie continue.
Départ vers 8 H 30, beau temps donc, les équipages changent : Yvan et Bernard - Joël et Jean-Claude - Marc et Moïse sans changement.
Journée plus calme et plus courte que la précédente, à noter qu'avec Joël, qui, comme je l'ai dit plus haut, est un spécialiste de la pagaie  nous négocions plus facilement les virages, ce qui nous évite de nous enfoncer dans des tas de lianes aux épines recourbées comme des hameçons, de réveiller et déranger une ribambelle d'insectes tout à fait indésirables.
Déjeuner à saut Loutre où nous nous installons pour deux nuits.
Déchargement du matériel, bâches, feu, toilette, pêche de petits poissons pour le gros. A chaque étape que nous ferons ce sera le même processus, c'est donc la dernière fois dont j'en parle, mais il vous faut savoir que si cette tâche est répétitive, elle est longue et nécessaire.
Milieu de l'après-midi, Joël exhibe un jeu de tarot, avec Yvan et moi nous formons un trio. La chance aidant je leur démontre qu'avec un bout dans mon jeu et deux autres au chien plus un roi, il est aisé de faire une garde, Joël est un joueur redoutable, il saura en faire la démonstration plus tard, Yvan aurait tendance à confondre vitesse et précipitation.
Vers 18 H  pose des trappes, une heure environ si le canoë ne chavire pas.
Dîner - Ti-punch - Aymara boucané sauce mayonnaise, riz, Joël n'a guère d'appétit, pas de panique, il a encore de la ressource.
Vers 23 H ,  nous allons au résultat : un petit Aymara. On y retournera le lendemain matin.
Bonne nuit avec une pensée assassine pour les grenouilles, je préfère,   et de loin entendre les singes hurleurs.

Mercredi 04 10 2000, crique Limonade (Saut Loutre - Saut Loutre)

Journée repos

Avant le petit-déjeuner, nous allons relever les lignes, Yvan, Joël et moi.
Résultat : 2 Aïmaras, un petit et un énorme : 15 Kg environ.

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Yvan et le monstre, c’est un Aïmara

Nous allons tous chercher des coeurs de palmiers, aucune comparaison avec ceux qui sont en boîtes.













bernard_coupe


Bernard décortique  un cœur de palmier

Dépeçage de l'Aïmara, le gros, l'immense, il a usé beaucoup de pellicules, c'est lui la Star. Yvan prépare le boucan, Moïse dort, Bernard écrit, Joël se promène avec sa machette à la main l'oeil mauvais, il en a ras la casquette de manger du poisson et du riz, les  dîners étant pris le soir tard, donc la nuit, aux chandelles, il ne voit pas les arêtes et cela l'indispose, d'autant plus qu'il n'est pas un fan du poisson.
Déjeuner et dîner : Aymara boucané, tout le monde adore sauf, je vous le donne en mille?
Et puis les remarques anodines d'Yvan concernant la répartition de la charge dans les canoës en fonction du poids des occupants n'incitent pas Joël  à manger à sa faim. Il commence à rêver tout haut la nuit, je l'ai entendu énoncer très distinctement les plats suivants: choucroute, couscous, andouillettes, pavé de boeuf, une longue litanie qui n'en finissait pas, le tout arrosé  par un domaine de l'Aubance 1997.

Jeudi 05 10 2000, crique Limonade (Saut Loutre - Carbet Pack Agile)

Toujours la crique Limonade. Départ vers 8 H , la navigation est difficile, de nombreux arbres  entravent le lit de la crique, soit ils sont à fleur d'eau et le canoë s'empale dessus, soit ils  émergent, nous passons au moins une heure à essayer de dégager à la tronçonneuse un arbre énorme qui barre carrément le cours d'eau, peine perdue, il faut passer par-dessus. Nous faisons 15 Kms environ, et avant d'arriver au carbet Pack agile, Yvan par l'odeur attiré saute du canoë, traverse la crique et s'enfonce dans la forêt. 10 minutes, un coup de fusil, un autre, il revient avec un Pécari qui sera dépecé illico et boucané. De la viande pour Joël.

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Un pécari à lèvres blanches, boucané sa chair est délicieuse

Ce soir pas de pêche, il nous reste du poisson et nous avons de la viande.
Demain, Inselberg.




Vendredi 06 10 2000, crique Limonade     (Carbet Pack Agile -Inselberg)

Départ pour l'Insselberg (le piton dénudé), on remonte la crique Limonade sur environ 1 Km, nous marchons 1 H 1/2 dans la forêt, la progression est ardue du fait de la chaleur et de la difficulté du terrain, enfin nous arrivons sur un plateau aride qui surplombe de ses 150 mètres toute la forêt, c'est un spectacle splendide, Yvan peut être fier d'avoir découvert cet endroit. C'est un piton granitique sur lequel poussent des orchidées, des ananas, et où nichent à même le rocher une colonie d’engoulevents. Un oeuf est pondu sur la roche brûlante (50 ° ) et à tour de rôle, le mâle et la femelle, avec leurs ailes s'ingénient à refroidir en le ventilant celui-ci. C'est également le domaine du jaguar, nous  découvrons des traces, mais faisons  beaucoup trop de bruit pour espérer l'apercevoir.
Repas midi et soir, nous couchons au pied du piton après avoir assisté de son sommet au coucher du soleil.
Marc est malade, une angine? il tousse toute la nuit, ce n'est pas la forme olympique. Moïse s'endort du sommeil du juste, il s'est gavé d'ananas.

inselberg


Coucher de soleil sur l’Inselberg

Samedi 07 10 2000, crique Limonade 
( Inselberg-Carbet Pack Agile)

Nous quittons l'Inselberg pour regagner le carbet Pack agile, Marc ne va pas mieux, Moïse qui d’habitude est au four et au moulin se fait très discret, il n'est pas au mieux de sa forme lui aussi, Marc serait-il contagieux? à surveiller de près... On commence par la montée de l'Inselberg, tout de suite Moïse est lâché, il peine, il titube, mais ne dit rien le bougre, son sac à dos doit  peser une tonne, je l'ai déjà dit, c'est une force de la nature, ce qu'on ne sait pas, parce qu'il  s'est tu, peut-être pour ne pas que l'on s'aperçoive qu'il a abusé d'un des sept péchés capitaux qui n'est autre que la gourmandise en l'occurrence : il s'est goinfré. L'ananas est un fruit excellent, accepté très facilement par les intestins quand il est mûr, mais quand il est vert, il peut causer des ravages dans cette partie de l'abdomen, on peut appeler cela la dérapède, et ça laisse des traces. Arrivé à Pack  agile, il est le premier à faire une grande lessive.
Nous avons de la visite, deux canoës gonflables font la même route que nous, partis également de Saül avec chacun un guide et un estivant aventurier, ils sont jeunes, mais ont l'air déjà très fatigués. Yvan connaît les deux guides, mais n'a pas l'air de les apprécier particulièrement, néanmoins la loi du fleuve l'oblige à les recevoir dignement, à leur offrir à manger et à boire. Il  s'aperçoit rapidement que l'entreprise n'est pas des plus sérieuses en constatant qu'une semaine après leur départ, ils se heurtent à des problèmes de nourriture. Yvan est dubitatif, et comme on dit dans la marine : Dieu pour tous, démerde à qui.

Dimanche 08 10 2000 , Crique Limonade (Carbet Pack Agile-Saut Cacique)

Départ Pack agile jusqu'à saut Cacique, environ 13 Kms difficiles, une couleuvre" chasseur Agouti se prélasse au-dessus de nos têtes dans un arbre, d'une belle couleur cuivrée, elle est totalement inoffensive, d'après Yvan il est très rare d'en  voir, nous sommes gâtés. Nous passons plusieurs sauts, dont le saut Emérillon, et nous entrons  dans le grand Inini, au confluent de la crique Emérillon et de la crique Saï. C'est une journée féconde en découvertes, Bernard aperçoit un Ocelot sur la rive et plus tard dans la nuit, Bernard dort, un jeune anaconda (3 mètres environ) fait son apparition  sous un amoncellement de roches, nous l'avons dérangé dans son habitat. À une trentaine de mètres un caïman est pris dans le faisceau des lampes frontales, nous le laissons en paix.
Il  tombe des cordes, et plus ça tombe plus les " charpentières " font le ramdam.

Lundi 09 10 2000, grand Inini (Saut Cacique - Dachine)

Départ saut Cacique - Bernard flirte avec une mygale, pendant que Marc filme, attirée par l'odeur du mâle, elle grimpe le long de son bras, jusqu'au cou, j'en ai des frissons dans le dos, Bernard est resté d'un calme olympien, bravo, le film attestera.
Une des deux pirogues gonflables nous  croise, un des deux guides part à la chasse, leurs problèmes de nourriture se vérifient..
Campons à Dachine, concession américaine de recherche de diamants industriels. Étape moyennement  difficile de 15 Kms environ.

Mardi 10 10 2000, grand Inini (Dachine - Degrad Fourmi)

Étape très difficile de par sa longueur, 20 Kms environ. Après le déjeuner, une halte d'une heure environ (sardines, pâté, barre de chocolat) assis sur un rocher sous lequel se prélasse un cobra d'eau, inoffensif, paraît-il, mais quelle frayeur! on repart, les organismes sont soumis à rude épreuve, Bernard  fait équipe avec Moïse, nous les suivons, il est 13 H le soleil tombe à la verticale,  l'Inini est très large à cet endroit et il est vain de chercher l'ombre. Leur canoë part en oblique et se dirige droit sur la berge malgré les efforts désespérés de Moïse pour l'éviter, Bernard s'est tout simplement endormi, il dort en pagayant. On rêve de plus en plus à une bonne bière pression, un lit bien douillet à la campagne? mais non avec sa compagne.

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Couleuvre chasseur d’agoutis

Nous  nous arrêtons pour admirer et filmer deux autres couleuvres " chasseur d'Agouti". Les martins-pêcheurs sont légion, beaucoup de hérons cocoï , des aigrettes bleues, Marail et Hocco.
En plein jour, ce qui est rare, un caïman nous nargue sur son banc de sable, bien évidemment, Yvan l'a vu et se dirige vers la berge.
Moïse, (  pas le grand libérateur peint par Michel-Ange, mais plutôt le grand exterminateur) est à l'avant, il saute du canoë et se dirige, la pagaie brandie telle une massue vers le pauvre animal. La " faim " justifie les moyens, Yvan s'interpose, prend le caïman dans ses bras, et nous pouvons l'admirer tout à notre aise.

yvan_et_caiman



Yvan le terrible, ce caïman n’est pas du tout apprivoisé

Tout comme en Suisse, il y a votation:
2 voix, Moïse et moi, pour le faire boucaner
4 voix, pour le relâcher.
Nous sommes dans un département français, donc en république, donc en démocratie, Yvan  le libère, il ne se presse nullement pour déguerpir, je crois même qu'il faut l'encourager en le poussant.
Explorateur, si un jour, vous apercevez un caïman avec une paire de lunettes, elles m'appartiennent.
Nous faisons escale pour la nuit à Degrad Fourmi.

Mercredi 11 10 2000, grand Inini (Degrad Fourmi - Crique Cascade)

Nous sommes dans le cycle des grandes étapes, aujourd'hui je fais équipe avec Bernard, il a demandé à changer, hier il était avec Marc, et celui-ci étant de plus en plus malade, c'est Bernard qui fournit l'essentiel de l'effort, tout le monde est fatigué, une bonne répartition des forces en présence  nous semble impérative, la suite nous dira que le choix ne fut pas très judicieux.
À la mi-journée, arrêt déjeuner, nous inversons les places avec Bernard, lui devant, moi derrière, 6 heures de navigation, nous arrivons presque au but, encore un saut à passer, le courant est assez fort, les deux premiers canoës négocient bien leur approche, ça passe, parfait, la seule difficulté c'est un arbre juste à la sortie du rapide. On se présente, peut-être un peu trop vite, le courant nous entraîne, j'oublie le B A ba de la navigation, et nous voilà drossés contre l'arbre, le canoë chavire, deux hommes  qui surnagent et le matériel au fond.  Perdus  : mon chapeau et ma paire de lunettes, ce qui sera très gênant  pour la suite. Bernard s'installe confortablement sur un rocher, deux sacs, dont le mien lui servent de bouées et il tient toujours sa pagaie, moi je suis accroché à une branche  . Plus de peur que de mal, les secours arrivent, récupération des hommes et du matériel, le canoë par la force du courant se coince de plus en plus sous l'arbre et se plie. Après une heure d'efforts, tout est ramené sur la berge, toutes les affaires de Joël, Moïse et les miennes sont trempées, rien ne séchera pendant deux jours. Le canoë est démonté en partie, c'est du matériel solide, la plus grande partie de la soirée sera consacrée à sa réparation, on n'aura pas le temps de faire cuire la raie pêchée quelques heures auparavant.
Repos à crique cascade, elle porte bien son nom!!!!!!

Jeudi 12 10 2000, grand Inini (Crique Cascade - Carbet Yvan)

Marc est de plus en plus malade, il n'est pas hostile au fait  de le confier à une pirogue de  brésiliens qui  font le va et vient sur l'Inini, soit pour ravitailler les  bases de Dachine ou autres, soit pour effectuer la relève des hommes... Il hésite, d'une part, il  ne pourra plus filmer, bien qu'à cet  endroit, le fleuve n'est plus intéressant quant à la découverte de la faune, il laissera son coéquipier, Yvan seul sur le canoë, il quittera un groupe homogène et paraît-il très sympa, et ne finira pas le voyage.
Une pirogue arrive, la décision est prise, sage décision, il nous quitte, pas le temps de voir s'il a la larme à l'oeil, mais il doit en avoir gros sur la " patate ". Un signe au pilote, la pirogue nous accoste, elle est chargée jusqu'à ras bord, Marc ne sera pas le seul rapatrié sanitaire, quatre autres, la mine déconfite, ont déjà pris place. Il s'agit de nos

quatre aventuriers dont l'expédition a tourné en eau de boudin, les événements donnent raison à Yvan. Les deux guides, la tête basse ne décrochent pas un mot, et les deux malheureux " vacanciers" totalement abattus sont affalés dans le fond de la pirogue. Ils n'ont pas fait le bon choix. Il ne sert à rien de les accabler de reproches, en 1981  plus de la moitié des français a commis la même erreur, les conséquences  seront  différentes, eux deux s'en tirent  indemnes, pour 55 millions de français, le mal est irréversible.
Aujourd'hui encore une étape longue, donc difficile, surtout pour Yvan qui pagaie seul, il pourrait installer le moteur, il ne le fait pas, certainement par décence, c'est un bon celui-là.
Il aperçoit  une famille de loutres le long de la berge, elles plongent, réapparaissent, nous les poursuivons sans les effrayer, Yvan imite leur cri, elles se rassurent et fatiguées font front à quelques mètres des canoës.
Il existe deux sortes de loutres : ( espèce intégralement protégée)


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La loutre commune (lontra longicaudis )  .

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La loutre géante du Brésil (pteronura brasiliensis)
Tig, dilo, lout (en créole), yawakaka (en  wayâpi), tsalolo-uhu (  en émérillon), awali boya (  en kalina), sawu (en palikur), bigi watragu, yundu (en taki taki et aluku), ariranha (en brésilien ).
Ordre des carnivores
Famille des Mustélidés
Dimensions: longueur tête- corps : 100 - 120 Cm - Longueur queue : 53 - 70 Cm
Poids : 24 - 34 Kg
Description : grande loutre au corps entièrement foncé portant sur la lèvre supérieure et la gorge des taches irrégulières marron clair à crème. Fourrure courte et dense. Tête et museau arrondis, grosses moustaches;
Queue très large à la base, se réduisant à l'extrémité aplatie dorso-ventralement. Pattes postérieures courtes et larges, aux pieds totalement palmés jusqu'au bout des orteils.
Plus rare que la loutre commune, la loutre géante est diurne et semi aquatique. Vit en groupes plus nombreux, rarement solitaire, près de cours d'eau importants. Se nourrit de poissons, petits Caïmans, serpents. Alarmés, les  membres du groupe sortent la tête de l'eau et crient ou grognent. Portée :  1 à 5 jeunes.

Comme vous le constatez, à votre insu, j'ai accumulé en un mois, une somme  phénoménale de connaissances et appris une dizaine de dialectes.
Repos à carbet Yvan.

Yvan et Bernard vont poser des trappes, retour vers 19 heures, deux ti - punch, dîner, tout le monde s'endort sans avoir besoin d'être bercé.
Yvan se lève  vers 23 heures  pour aller relever les trappes,   il n'ose pas  nous réveiller et se rendort. Sa magnanimité  ) sera fatale aux Aïmaras, tôt le matin, nous allons, Yvan et moi, chercher les lignes, maigre résultat, seulement 1 aïmara, deux autres ont été entièrement dévorés par leurs congénères, c'est la loi de la jungle.

Vendredi 13 10 2000, grand Inini (Carbet Yvan - Ko-Soulu)

Petite étape de 3 heures, la dernière à la pagaie, avec seulement deux pirogues, deux dans une, trois dans l'autre, aujourd'hui je fais lève rame.
Nous arrivons à midi après avoir négocié très habilement (je ne suis pas aux commandes) et le saut batardeau et le saut S.
1/2 journée de repos. Pêche : néant,   la pleine lune  anéantit tous nos espoirs  de réaliser une pêche miraculeuse. Yvan est désespéré, lui qui avait tant souhaité ramener à Tolinga une cargaison de poissons.

Repos à Ko-Soula (roche Inini).
Tolinga, c'est notre prochaine étape,   l'Amérique.

Samedi 14 10 2000, grand Inini - Inini (Ko-Soulu - Tolinga)

1 mars 2008

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Maintenant le long fleuve tranquille

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Départ pour Tolinga au moteur, le premier canoë tire le second, plus de sauts à franchir, c'est  presque l'autoroute. Au confluent grand Inini et du petit Inini, nous naviguons sur l'Inini, le fleuve change de couleur, la boue dégagée par les orpailleurs qui sévissent à Dorlin lui donne cette coloration jaune or.
Je connais Tolinga, ainsi que Bernard depuis 1994. Marie-Christine et son mari avaient déjà à cette époque accomplis un travail de titan en aménageant ce village déserté par les indiens. Toute une infrastructure de carbets était  en cours de construction, et cela promettait d'être grandiose, avec tout le confort qu'affectionnent tout particulièrement les métros en mal d'aventures.
Las! il devait en être autrement, en 1996 son mari pète les plombs, met le feu à la totalité des carbets, et disparaît. Marie-Christine relève le défi, travaille comme deux turcs et reconstruit Tolinga. Actuellement en cours d'achèvement, c'est véritablement un petit paradis. Sacrée nana.
Situé très en surplomb du lit de la rivière, qui à cet endroit fait un coude, on a une vue superbe sur celui-ci en amont et en aval. Au pied du rivage, un amas de roches granitiques plates offre un abri naturel aux pirogues, et permet  de se baigner tout à son aise dans une eau malheureusement boueuse, mais tellement chaude. À Tolinga, on peut se doucher, se laver les dents dans un  évier et des W C  en céramique blanche, et pas à la turc.

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Tolinga, l’Inini couleur or, celle de la boue déversée par la mine d’or de Dorlin

Nous sommes attendus, Yvan avait prévu une halte pour la journée, nous installons nos hamacs sous un carbet  très accueillant, il est en dur avec un plancher.
Déjeuner au carbet repas avec Marie-Christine, un  couple de jeunes qui l'aide dans les travaux de  menuiserie, un autre couple d'estivants (un marin affecté en Guyane et son épouse. Une table, des verres, des assiettes, du vin; Joël retrouve comme par miracle l'appétit.
Des rocking-chairs nous invitent à une sieste bien méritée.
Marie-Christine attend deux invités journalistes, c'est au demeurant excellent pour son entreprise, mais il faut se méfier de cette engeance, que vont-ils relater? ce qu'ils ont vu et vécu, elle a la pénible sensation que ces deux gugus ne sont pas venus à Tolinga pour Tolinga, mais pour voir les indiens. Je n'ai pas retenu le nom du journal pour lequel ils  travaillent, Bernard me susurre : Libé: alors tant pis Marie-Christine, ce sera un reportage apocryphe.
Yvan m'avait déjà fait part de son souci, normalement il doit repartir demain Dimanche pour Saül, remonter et ses canoës et tout son matériel, mais il n'est pas encore assuré d'avoir de l'aide, d'autant plus que Marc n'est plus là. Je l'assure de mon entière coopération si l'ami qui doit faire le voyage du retour n'est pas là. Je suis prêt à quitter le groupe; à faire l'impasse sur les indiens pour prêter main-forte à Yvan. Son ami arrive, l'affaire est réglée, lui aurai-je été utile, ou aurai-je été un poids mort?
Une promenade est prévue sur la piste des Mayas avec la marine, son épouse et les deux gugus, Moïse se joint au groupe, la machette entre les dents, y aurait-il des survivants?
Dîner très convivial, Bernard  nous décrit pour la énième fois la composition du mercure et ses méfaits sur l'organisme humain, Joël son combat homérique avec un Aymara de 115 Kg (à Charcé St Hélier  S/Aubance il pèsera une tonne 150) et Moïse ses  commentaires  sur les ananas verts de l'Inselberg et les émissions fréquentes de selles liquides ou pâteuses qui en découlent  et qu'on appelle communément  diarrhée.
Et Yvan de conclure : Et bien moi, j'vous l'dit, monsieur l'juge, tous des sauvages.

Dimanche 15 10 2000, Inini - l'Alawa (Tolinga -Maripasoula - Palassissi)

Nous quittons Tolinga avec un petit pincement au coeur, le cadre est enchanteur, une semaine ici pour se requinquer, le pied. Et puis nous abandonnons notre guide,  Yvan, toujours présent, toujours à l'écoute, toujours gai, attentif, dévoué, plein de sollicitude, en un mot comme en cent, le guide idéal qui a même poussé la politesse, que dis-je la courtoisie de nous laisser gagner au tarot. Trouvez-en des guides de cet acabit.
Salut Yvan, et merci encore, amitiés, mais pas plus même si affinités, bien des choses à ton épouse et à tes charmantes filles, sans oublier un gros biberon à ton fils.
Nous arrivons vers 9 heures à Maripasoula, Aliké n'est pas encore arrivé, c'est la ruée au téléphone, il est pris d'assaut, tout le monde a de bonnes nouvelles, moi j'ai le répondeur, mais pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
Aliké arrive avec une heure de retard, nous buvons une bière ensemble, cette bière tellement attendue, tant rêvée, tant espérée, j'avais accordé trop d'importance à ce moment-là, je suis déçu, c'est une bière en boîte, trop fraîche,   consommée dans un endroit inconfortable, l'être humain est bien compliqué et par trop exigeant.
Nous pensions partir rapidement, il nous faut déchanter, faire le plein d'essence, d'huile, attendre la famille qui vend le poisson pêché la veille. Aliké et son ami font le tour de Maripasoula, parlementent avec les uns et les autres. Il est midi, nous allons déjeuner ensemble chez Dédé, le seul resto acceptable, c'est bon.
Retour à la pirogue, les indiens se hâtent  lentement, 14 heures, le copain d'Aliké à qui appartient la pirogue n'est pas là. 15 heures, il arrive, on embarque, 3 heures de navigation, l'eau est assez basse, le fleuve est barré d'innombrables sauts que les indiens négocient avec maestria. Nous sommes impressionnés par tant de virtuosité. Cela devient de plus en plus difficile, et nous sommes obligés de descendre de la pirogue, Bernard perd pour la seconde fois une sandale, Moïse perd pied et pour ne pas être entraîné par le courant s'accroche désespérément à la pirogue, ouf! on passe.

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On se cramponne au bordage

Et puis c'est l'arrivée par une sorte de labyrinthe, à Palassissi,
village d'Aliké situé sur une île de l'Alitani, où vivent: sa mère (Pina), deux de ses frères (Simon et Kouya) un beau-frère (Omotpili) sa soeur (  Tumalilu) et toute leur petite famille.


palassissi


Le village d’Aliké : Palassissi vu du fleuve

Au premier coup d'oeil, le village n'est pas un modèle de propreté, comparativement à d'autres qu'Aliké nous fera visiter. C'est la zone, des manouches, telle est la réflexion de Joël. Des chiens, des poules, un Agami, deux singes, un pécari, les enfants entièrement nus, les femmes les seins nus.
Quatre carbets abritent les familles, deux en dur et deux autres de construction traditionnelle. Notre arrivée ne les dérange  nullement, tout ce petit monde vaque mollement à ses occupations, c'est-à-dire que pour la plupart, ils sont vautrés dans leurs hamacs.
Visite succincte du village avec reconnaissance des lieux les plus importants et nécessaires : piscine et WC.. La piscine est à 20 mètres : le fleuve, le rocher : tout en un : machine à laver la vaisselle, le linge - lavabo, baignoire, c'est également l'eau potable... Les WC sont à 50 mètres en aval      (heureusement), à la turc dans le fleuve, tout à l'égout, tout est ingurgité en un clin d'oeil par une ribambelle de petits poissons qui a élu domicile en ce lieu " fécalement " nutritif, pas besoin de papier, rinçage immédiat.
Nous installons nos hamacs dans un endroit exigu, sous le carbet de Pina.

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Nos hamacs sont au « rez de terre » sous le carbet de Pina, la mère d’Aliké

Aliké prépare le repas : riz - poisson. Il fait nuit et c'est toujours le sempiternel problème pour Joël, n'étant ni nyctalope, ni ichtyophage, ni " rizivore ", il va pratiquement s'abstenir de manger.

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Le coin repas, au beau milieu du village

Demain, Lundi sera journée de repos, nous partirons Mardi vers une destination encore inconnue, Aliké aimerait bien nous faire visiter la terre de ses ancêtres, mais il s'avère que nous ne disposons pas assez de temps, c'est presque à la frontière du Brésil. Dommage, nous aurions pu photographier des gravures pariétales indiennes dessinées sur un rocher.
J'ai du mal à m'endormir, des instincts meurtriers me hantent, le pécari attaché près de nos hamacs émet des sons difficilement supportables.. Des sons dégueus... Une sorte de vomissement ... Beurqbeurqcruyyii.. Une abomination.

Lundi 16 10 2000, l'Alawa - l'Alitani

Nous allons visiter le coin de terre que notre ami Aliké défriche " un abattis ", environ un hectare. Il s'agit dans un premier temps de dégager le pourtour des grands arbres (3 jours de travail) pour ensuite abattre ceux-ci à la tronçonneuse (une journée), ensuite laisser sécher et brûler le tout. C'est un lieu qui servira à leur propre culture : manioc, canne à sucre, et à la plantation de certains arbres : bananiers. La terre étant très pauvre, un abattis ne produira qu'environ trois années.

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Le nouvel abattis d’Aliké

Visite également du village où Aliké a connu son amie, et où il réside, car le mari s'installe dans le village de l'élue et y construit son carbet.
Dernière visite de la dernière école sur le fleuve, l'école du bout du monde. L'instituteur, grand et maigre comme un jour sans pain, en pétard avec son administration ( classe de 45 élèves ) a la gentillesse de nous faire visiter son carbet école. Très bien tenu - Les élèves sont assidus, mais généralement arrêtent la scolarité vers 11 - 12 ans - Classe le matin seulement.

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La dernière école à Péléa sur l’Alitani, c’est la récré et la sortie des cancres : en tête Joël, Bernard, Moïse et Aliké

Ces indiens ont-ils besoin de savoir que Vercingétorix a gagné la bataille de Marignan en 1789 pour chasser et pêcher?
Au retour le moteur a un bruit bizarre, Bernard de la RNUR a déjà détecté l'origine de la quasi-panne et va autopsier le moteur à l'arrivée.
Ce qui est dit est fait, démontage et remontage sont les deux mamelles de Bernard, tout est O K.
Dîner : Riz - Poisson ....................

Mardi 17 10 2000, l'Alitani

Départ prévu pour 9 heures. Midi arrive, nous sommes encore dans l'expectative : où  allons-nous? quand partons-nous?
Difficiles à supporter ces longues heures d'attente, Bernard  un rien l'occupe, il fait et défait son sac, vide ses petites boîtes, range sa valise, retend son hamac, vérifie sa moustiquaire, rien n'est laissé au hasard, une place pour chaque chose, chaque chose à sa place.
Quant à moi c'est différent, encore une devise de la marine : mouillé c'est lavé, sec, c'est propre, mais j'avoue bien humblement que j'ai souvent recours à ses services : un bout de ficelle, une pince à ongles, de la colle uhu, il a tout, c'est un véritable bazar ambulant.
14 heures, enfin le départ, nous dépassons le village de son amie visité la veille, le moteur cafouille et s'arrête, c'est la panne au beau milieu du fleuve, moteur cassé. Nous retournons à la pagaie vers le village, l'orage gronde au loin. À peine arrivés, une pluie diluvienne nous contraint à nous réfugier sous un carbet, Aliké repart pour Palassissi avec la pirogue d'un ami, espérant emprunter le moteur à l'un de ses frères. 1/2 heure s'écoule, la pluie également, Aliké revient sans moteur, l'orage redouble d'intensité. Il parlemente avec les indiens du village et obtient le prêt d'un moteur.
Nous repartons,   la pluie a cessé, on a l'impression qu'Aliké n'a pas encore déterminé l'endroit où nous allons bivouaquer.
Midi, arrêt déjeuner, nous ouvrons quelques boîtes de conserve, et premier incident ... À Joël qui éprouve quelques difficultés à refermer sa touque, je lui fais une remarque dans le genre : tu t'y prends comme deux pieds; fatigué, excédé par cette remarque que je ne voulais surtout pas désobligeante afin de préserver l'unité du groupe, il me répond par le célèbre mot du non moins célèbre général, blessé à Waterloo où il commandait le premier chasseur à pied de la garde. ( Sans cet incident vous n'auriez jamais su ce que commandait ce général).
Et si j'avais dit : tu t'y prends comme un pied, peut-être n'aurait-il pas été vexé? Mais deux pieds, trop c'est excessif.
Toujours est-il  que je ne lui adresse plus la parole.

Nous repartons, beaucoup de sauts à passer, toujours avec autant de brio, le paysage est merveilleux, nous longeons la rive côté Guyane, Aliké aperçoit un Cabiaï qui se dore au soleil, prend le fusil, tire et le blesse seulement, nous accostons, l'animal blessé n'est pas loin, un deuxième coup de feu, raté, le rongeur plonge et se cache sous la végétation  qui borde la rive.


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Le Cabiaï, plus gros rongeur du monde
La traque continue, Aliké est persévérant, armé de sa machette, il taille dans le fourré, débusque la bête, tire, cette fois-ci il ne l'a pas ratée.
Gêné par les branchages, il tarde à la récupérer rapidement et le Cabiaï coule, on a beau sonder l'endroit, nous faisons chou blanc. Aliké est très vexé.
Nous continuons notre route, chaque carbet que nous apercevons, c'est le bon, la fin d'un voyage épuisant pour les nerfs et surtout pour le dos, que nenni, jusqu'où irons-nous? Le Brésil est-il encore loin?
Un banc de rochers entoure une île, sur cette île un grand carbet, la pirogue s'y dirige, nous sommes arrivés. Il est vrai que l'endroit est idyllique, et il suffit de tendre une toile sur le carbet et tout est fait.
On  allume un feu, les hamacs sont installés - Dîner - Repos - Demain il fera jour.

Mercredi 18 10 2000, l'Alitani

Je m'exclus volontairement du groupe, assis sur un rocher, je contemple le paysage, Joël vient m'y retrouver et me présente ses excuses. Pourquoi ne les ai-je pas acceptées? Tout simplement parce que blessé profondément, non point dans mon amour-propre, mais par le fait d'avoir été le sujet d'une mésentente au sein du groupe, alors que je ne voulais surtout pas. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'idées, je dois en faire partie.
Aliké demande des volontaires pour aller à la chasse, Malita, Bernard et moi en sommes. Départ en pirogue, pas très loin, quelques centaines de mètres en forêt, des Atèles se manifestent, Aliké est aux aguets, il s'enfonce dans les bois, un coup de feu, un choc mou sur le sol, dix minutes d'attente, un autre coup de feu, un autre choc mou, il revient en tirant deux Atèles par la queue. Un petit qui a un bras brisé par un plomb tète encore sa mère morte sous lui. Triste tableau. Les indiens sont chez eux et rien ne leur est défendu.
Bernard tente d'intercéder auprès de moi concernant le désaccord qui nous oppose, Joël et moi, je refuse, il n'insiste pas.
Retour au carbet. Aliké m'explique que s'il a tardé à faire feu sur les singes, c'est qu'il lui faut discerner à 30 ou 40 mètres si ce sont des mâles ou des femelles. Arriver à reconnaître le sexe par le clitoris, soit, mais distinctement à cette hauteur, il me faudrait une paire de jumelles, d'autant qu'il est loin d'être Démesuré. Toujours est-il que les femelles en particulier font les frais de cette tuerie car elles ont un goût moins fort que les mâles, c'est bien connu.

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Qui prétend que l’homme descend du singe, en y regardant de près, la ressemblance est certaine dans le faciès

Les Atèles sont dépecées et boucanées. Les deux infirmiers de service placent une attelle au bébé Atèle, il sera choyé pendant tout le séjour et ramené à Palassissi.

Après-midi, autre excursion sur le fleuve  avec Joël et Moïse, Pêche à l'Aïmara, ils reviennent  bredouilles.
Aliké nous initie à la  pratique bien spéciale de la pêche à l'indienne, cela ressemble à la pêche à la mouche de chez nous, seul Moïse arrive à se distinguer et  fait bonne figure, Joël abandonne rapidement, Bernard utilise son matériel en qui il croit dur comme fer (la ligne à la bulle d'eau), piètre résultat, et moi, sans ma paire de lunettes, je suis inopérant.
L'eau est claire et chaude,   nous nous baignons plusieurs fois par jour.
Au dîner ce soir, singe-araignée noir en sauce et cassoulet. Bernard qui a détourné les yeux lors du dépeçage  ne fait pas la grimace pour  manger une espèce intégralement protégée. Ce n'est pas mauvais, mais coriace. Pendant ce temps le reste des Atèles boucane toujours.

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Les singes dépecés sur le boucan





Jeudi 19 10 2000, l'Alitani

10 heures, tout le monde part à la chasse sauf moi, Aliké  ranime le feu sous le boucan et me demande de rajouter de temps  en temps quelques bûches pour entretenir le  foyer.
Assis sur mon rocher, je les aperçois encore, lorsque soudain le boucan, attisé par la graisse des singes prend feu, les feuilles entassées sur la viande s'enflamment également, un véritable brasier, le jerrican d'essence est à proximité, je m'empresse de l'éloigner, et à l'aide d'une gamelle vais puiser l'eau dans le fleuve. La totalité du boucan est en flammes, ce n'est plus du singe boucané mais du singe calciné. Aliké s'est aperçu du désastre, ce n'est pas la première fois que cela arrive, et décide de continuer son chemin. J'arrose copieusement le foyer et retire les morceaux les moins brûlés.
À leur retour, il n'y a plus qu'à constater les dégâts, quelques morceaux peuvent être épluchés, il en restera de quoi y goûter pour le déjeuner. Le singe boucané c'est coriace, le surboucané, c'est du béton.
Heureusement ils ont rapporté des coeurs de palmiers, un peu de verdure, c'est appréciable  et apprécié.
Baignade, pêche, Moïse rivalise avec Aliké, je crois même qu'il le surpasse.
La semaine est longue, interminable, Aliké fait tout son possible pour éviter les temps morts, mais n'y réussit qu'à moitié, il est très difficile, voire impossible sans préparation de réaliser un emploi du temps plein, et puis on approche du terme, ou alors aurait-il fallu commencer par la semaine chez les indiens?  Avec Yvan on n' avait guère le temps de penser, rame ou crève, comme à la légion.
Ce soir, coeurs de palmiers, pâtes, Joël renaît.

Vendredi  20 10 2000, l'Alitani

Départ pour Palassissi, Aliké s'arrête de temps à autre, soit pour pêcher, soit pour chasser, il prend quelques poissons et tue deux babounes (singes hurleurs). La livrée de ces singes est très jolie d'un rouge cuivré, et protégés ou pas ils finissent soit dans la marmite ou sur le boucan.

Nous nous arrêtons  déjeuner sur la roche, préparation du feu, baignade, relaxation, le dos est en compote, les singes trempent dans l'eau pour éviter une déshydratation?? Au menu : poisson et pâtes. Le soleil est au zénith, la roche est brûlante, nous sommes plus aérés sur le fleuve malgré une position assise très inconfortable, les lombaires, les dorsales, les cervicales sont soumises à rude épreuve.
Halte au village de Malita où nous laissons un Baboune, on nous fait goûter au cachiri, alcool indien à base de manioc  macéré et fermenté quelques jours dans de l'eau     (deux degrés). Saveur insipide, je préfère une bonne Mac Evans.
La boucle est bouclée, nous arrivons à Palassissi, c'est la fête, tout le monde est joyeux, Pina est surexcitée, je parie qu'ils ont trouvé de l'or, non point, ils se promènent avec une louche de deux litres  remplie de cachiri qu'ils boivent en une seule lampée. Le principe est le suivant : boire le plus possible de ce liquide fadasse jusqu'à ce que l'estomac, gonflé comme une outre, restitue celui-ci, et l’on recommence, sans arrêt, toute la journée, une partie de la nuit, et les jours suivants. Ils sont légèrement ivres, pas méchants pour deux sous, heureusement.
Nous nous concertons et décidons qu'aujourd'hui sera distribution des prix, nous étalons les cadeaux sur la table, ça va de la savonnette à la montre, en passant par la brosse à dents et le fil à pêche, c’est folklorique. Pina règne en maîtresse absolue, c'est la doyenne du village et en même temps chaman, une louchée de cachiri et c'est la liesse.
Au dîner : singe Baboune, cela va de soi, c'est encore plus coriace que l'Atèle, j'y laisse une dent.

Samedi 21 10 2000, l'Alitani

Veille du départ pour Maripasoula, la journée sera-t-elle suffisante à Bernard pour ranger tout son fourbi, car les indiens  ont du savoir vivre et nous offrent des cadeaux : colliers et poteries, c'est très sympa. Nous sommes très sollicités les uns et les autres, chacun est pris à part et se voit confier une liste exhaustive d'objets à leur envoyer de France.
Pina, qui, de bon matin se ballade avec sa louche de cachiri veut  nous tatouer, elle malaxe entre ses mains les fruits d'un arbre spécialement réservés à cet effet. Nous consentons, sachant que ces tatouages ne sont pas indélébiles. Elle dessine avec une plaquette de bois, sur nos bras et nos pieds des formes géométriques qui certainement ont une signification (  le Jaguar, le caïman etc...).

tatouage


Séance de tatouage sur la personne de Moïse, la teinture est à base d’un fruit malaxé avec de l’eau et appliquée à l’aide d’une petite baguette en bois, c’est totalement indolore et il disparaît au bout d’une semaine, à condition de se laver.

Aliké, lui, se fait une overdose de cachiri, il m'entraîne à l'écart et me fait voir de l'herbe qui  sèche sur le toit d'un carbet, je hume, odeur caractéristique du chanvre ... indien, je cite, il est ravi, il a affaire à un connaisseur. Aliké se shoote, si Bernard savait cela! Maintenant il sait.
Dernière nuit à Palassissi, je suis content de partir, mais je sais comment vivent les indiens, ils touchent le RMI, les allocations familiales, peut-être pas l'allocation logement, le produit de la pêche et de la chasse est substantiel, ils ne se plaignent pas, sont apparemment très heureux, une liberté totale, et c'est appréciable, ils évoluent à leur rythme, lentement mais sûrement, il est évident que, dans quelques décennies, ce ne seront plus les mêmes, ce qu'il faut souhaiter c'est que leur environnement ne subisse pas de  bouleversements importants.

Dimanche 22 10 2000, l'Alitani - L'Alawa

Nous sommes réveillés  de  bonne, - H 30, départ prévu : 7 H 30.
Tout le monde s'active, les deux frères d'Aliké sont revenus de la pêche et de la chasse (24 H non-stop) vers 5 H du matin. Toutes les familles, grands et petits participent aux préparatifs, deux congélateurs sont remplis. Cinq Caïmans sont étalés sur le rocher sous l'oeil désapprobateur de Bernard, ils ne seront pas vendus à Maripasoula puisque ce sont des espèces protégées, mais dans les villages indiens. IL y a du monde à embarquer, nous quatre, les deux familles avec les enfants, les congélateurs, le bidon de 200 litres, Joël et Moïse dans l'une barrée par  Omotpili,   Bernard et moi dans l'autre barrée par Kouya.
Les pirogues empruntent des  routes différentes, la descente des sauts est aussi spectaculaire que la montée, malgré soi on agrippe le rebord de la pirogue, la chute nous paraissant inévitable, mais non! ça passe au millimètre. On descend une seule fois sans nous  trop nous tremper, pour pousser, le passage étant  risqué.
Nous faisons escale dans un village, un caïman et des poissons sont vendus, c'est également la fête, le cachiri coule à flot.
Joël et Moïse qui arrivent au moment où nous repartons sont les témoins directs des libations qui se terminent par des vomissements incoercibles.
2 H 1/2 de pirogue, nous arrivons à Maripasoula, nous attendons 1/2 heure nos deux compères, la cause du retard : Omotpili n'a pas pu résister au cachiri.
Nous prenons le pot de l'amitié et de départ chez "Dédé " avec Aliké et Malita, avant de rentrer à Palassissi, il va participer à un tournoi de football  dans un village sur le tempok, affluent de l'Alitani à une dizaine de kilomètres d'Antécume Pata.
Nous déjeunons chez "Dédé", repas créole excellent, où nous faisons la connaissance  de deux instituteurs, l'un d'eux est originaire de la  Guadeloupe et nous laisse ses coordonnées, il loue  sa villa, intéressant, l'autre, un jeune n'est  en Guyane que depuis quelques mois et semble  inspiré par l'aventure que nous venons de vivre, nous lui laissons l'adresse d'Yvan? C'est  un footballeur et a participé au tournoi sur le Tempok, les indiens  abreuvés de cachiri n'ont pas  été très performants.
Enregistrement des bagages - Direction la piste - Changement depuis 1994,   le seul arbre au bord de la piste qui nous servait d'ombre a disparu pour faire place à une construction en dur, Maripasoula a un aéroport digne de ce nom.
Le vol sur un De Havilland fera escale à Saül, nous décollons et survolons l’Inini, le petit Inini et le grand Inini, ce dernier n'étant pas pollué par "Dorlin" se distingue aisément des deux autres. Un dernier coup d'oeil sur Saut Sonnelle et Tolinga qui forment  deux minuscules îlots perdus dans l'immensité de la forêt, j'aperçois " Dorlin ", j'ai du mal à imaginer que ce point microscopique sur la carte de la Guyane puisse engendrer autant  de nuisances. J'essaie, mais en vain de distinguer la crique Limonade, la rivière n'est pas assez large, la végétation trop dense pour que l'on puisse la distinguer à cette hauteur.
Saül, escale d'un quart d'heure, nous volons vers Cayenne.
Rochambeau, on a l'impression  qu'il fait plus chaud, ce n'est qu'une impression, l'air est plus lourd et chargé d'humidité.
Nous nous entassons dans un véhicule de location et direction Cayenne.
Bernard est au volant, face à l'hôtel central, une place un créneau, il y a suffisamment d'espace, et devant et derrière, de quoi garer respectivement deux Buicks et trois Chevrolets, Bernard est fatigué, sa vision périphérique défaillante, résultat, il faut recommencer. Je tourne sept fois la langue dans ma bouche avant de lui dire qu'il s'est garé comme une (et pas deux, ce qui aurait été exagéré)   péripatéticienne. C’est la goutte qui fait déborder le vase, Bernard le prend mal, et pourtant et encore aucune acrimonie de ma part. Le ciel s'assombrit, je ne suis pas des leurs au dîner.
J e m'offre une, puis deux bières à la pression, vais dîner seul, le ti-punch pourtant bien tassé n'arrive pas  à m'apporter toute la quiétude tellement souhaitée.

Lundi 23 10 2000 Cayenne

Petit-déjeuner, nous nous retrouvons, Bernard et moi, l'orage est passé, tant mieux, Joël et Moïse font la grasse mat.
Ce n'est pas une journée comme je les aime, pourtant je ne déteste pas offrir des cadeaux, bien au contraire, mais arpenter les rues, visiter les magasins de souvenirs, et ils sont légion, c'est une véritable corvée,   Vais-je m'en acquitter honorablement?
Dernière baignade à Montjoly, retour à Cayenne, dîner chez le chinois, dernière inspection du sac, dernière nuit au central hôtel, demain c'est le grand départ.

Mardi 24 10 2000

Le décollage étant prévu vers 18 heures, nous allons déjeuner à la "Chaumière ", nous avons de la chance, normalement c'est jour de fermeture, mais exceptionnellement le préfet est attendu et tout un aréopage de gradés, nous  bénéficions du même repas, mais pas aux frais du contribuable.
Aéroport de Rochambeau, en tant que GP je dois me plier aux mêmes exigences qu'au départ de Paris, c’est-à-dire : attendre la dernière minute pour embarquer, s'il reste de la place. En Guyane, les hôtesses au sol sont nettement plus affables qu'à Paris.
À bord du  767, en m'annonçant  GP par courtoisie, l'hôtesse me déclare être la plus terrible de la compagnie, je m'attire sa sympathie en lui rétorquant, sous réserves d'appréciations ultérieures, qu'elle est la plus charmante. Ces quelques propos galants qui ne coûtent rien m'assurent une place privilégiée, deux sièges, ce qui n'est pas négligeable  lorsque le voyage est assez long et de nuit.
Arrivée à Paris vers 7 heures du matin, Joël et Moïse ont un TGV vers 8 H 30, nous attendons les bagages presqu'une heure, ils prendront donc le suivant vers 10 H 30. Salut les amis, à bientôt, et bien des choses à vos épouses.
Bernard et moi, récupérons la voiture chez Marie-Pierre à Chelles et regagnons Le Mans dans la foulée. La boucle est bouclée, fatigués, grelottants (20° de différence), ravis de notre voyage et heureux de rentrer au bercail.

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           Pécari à lèvre blanche

Tayassu pécari
Cochon bwa (en créole), tayau (en wayâpi), pëinëkë (en Wayanas), tadzau (en émérillon),   pakih (en palikur), Pingo (en  taki-taki, en aluku et en sarabande),   queixada, porco-do-mato (en brésilien ).
Ordre : artiodactyles - Famille : tayassuidés - dimensions : longueur tête - corps : 95 - 110 cm, longueur queue : 1 - 6,5 cm, hauteur au garrot : 50 - 60 cm, poids : 25 - 43 Kg.
D'une famille apparentée à celle du sanglier, assez proche du pécari à collier, mais de taille plus importante, avec le corps plus sombre, sans la marque au collier, mais avec la zone de la mandibule inférieure (sous le menton, jusqu'à la gorge) blanche. La poitrine, les pattes et le ventre peuvent aussi être clairs.
Le pelage est rude, aux poils longs et raides, érectiles, et peu ou pas marqués de stries. Les jeunes sont plus clairs. Vit en troupes pouvant atteindre plusieurs centaines d'individus, et se déplaçant sur de grandes distances, une troupe pouvant occuper des domaines allant jusqu'à 200 Km2.
Se signalant souvent par des bruits caractéristiques de claquements de mâchoires. Principalement diurnes, omnivore, se nourrit de fruits, plus particulièrement de coeurs de palmiers, de feuilles, racines... La taille moyenne des portées est de deux jeunes.
Confusions possibles : Le pécari à collier est plus petit, plus clair, avec présence de la bande claire sur l'épaule; ses poils sont striés.

1 mars 2008

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tapir

                     TAPIR :

Tapirus  terrestris
Maïpouri (en créole), Tapi'i (en  wayâpi),  Maipuli (en Wayanas et kalina), Tapi'it, baipuli (en émérillon), Audiki (en palikur), Bofo (en taki-taki,   aluku, et sarabande), Anta (en brésilien ).
Ordre : Périssodactyles - Famille : Tapiridés - Dimensions :  longueur tête- corps : 1,7 - 2,6 mètres, longueur queue : 4 - 6  cm - Hauteur au garrot : 80 - 110 cm - Poids : 112 - 250 Kg.
Gros animal terrestre de la taille d'un petit poney, massif, et couleur assez uniforme, gris sombre et brun. Lèvre supérieure se prolongeant et formant une sorte de petite trompe. Museau convexe formant une bosse sur le front. Crinière étroite de poils sombres le long de l'épine dorsale du front jusqu'aux épaules. Gorge et poitrail parfois plus clairs. Silhouette massive au dos fortement convexe. Poils courts et lisses, ne couvrant pas partout la peau grise. Pattes postérieures à trois doigts laissant une empreinte caractéristique en trèfle, pattes antérieures à tris larges doigts et un quatrième plus petit. Le jeune naît fortement tacheté et rayé longitudinalement de jaune au blanc. Nocturne principalement, mais peut être vu de jour. Généralement solitaire, ses faibles densités (inférieures à un animal au Km2) et son faible taux reproducteur (un seul petit tous les deux ans)   le rendent vulnérable à la pression de chasse. Affectionne les habitats proches de l'eau (marécages, rivières, nage et plonge fréquemment. Se nourrit en broutant la végétation et de fruits divers.
Confusions possibles : Eventuellement avec le Cabiaï, gros rongeur massif vivant près de l'eau, mais de taille  très inférieure, plus poilu et marron, n'ayant pas de " trompe ", mais un museau carré.

iguane_vert








                  Iguane vert

Iguana iguana
Léza (en créole),   Yamaka, Wayamaka (en  wayâpi), Ololi (en  Wayanas),  Zabaka (en émérillon),   Wayamaga (en  kalina),   Iwan (en palikur), Leguaan, Legwana (en taki-taki), Caméléao (en brésilien).
Ordre : squamates - Famille : Iguanidés - Dimensions : longueur totale :  jusqu'à 170 cm. Poids : 2 - 6 Kg.
Description :  Grand lézard assez commun en Guyane? Sa coloration est très variable allant du gris au vert vif chez les plus jeunes individus. La queue peut être  plus ou moins fortement barrée de bandes  sombres. Il porte une crête dorsale épineuse le long de la ligne médiane du corps et des fanons sur le cou. Les doigts sont longs, particulièrement aux pattes arrière. Les mâles sont plus grands que les femelles. Essentiellement arboricole, il vit le long des cours d'eau et partout sur la bande côtière, y compris dans les  milieux habités par l'homme. C'est le seul lézard entièrement herbivore, qui broute des feuilles, fruits, fleurs et herbacées. Il pond en moyenne une quarantaine d'oeufs pendant la saison sèche, sur les plages en bord  des rivières. Sa viande est assez appréciée et se raréfie dans les zones très fréquentées.
Confusions possibles :  c'est le seul lézard atteignant une si grande taille. Les jeunes sont verts très vifs. L’ameine (améiva) ,  gros lézard commun et moitié vert, moitié marron, ne dépasse pas 40 cm. Le  Téju (tupinambis nigropunctatus)  est un gros lézard très vif, à la coloration brun-noir avec des marques jaunes. Il est cependant plus petit que l'Iguane et a un aspect lisse.

agami








                        Agami

Psophia crepitans

Agammi (en créole), Yakami     (en wayâpi), Mamhali (en  Wayanas), Dzakami (en émérillon), Agami (en  kalina), Maytu (en  palikur), Kamikami (en taki-taki), Kami (en alu), Jacamim de costas cinzentas (en brésilien).
Ordre : gruiformes - Famille : psophiidés - Dimensions :  longueur totale : 45 - 60 cm - Aile : 27,2 - 29,8 cm - Poids : 0,8 - 1,5 Kg.

Description : Oiseau terrestre à allure générale rappelant la pintade. Le corps est sombre, mais le dessus des ailes est couvert de plumes longues et fines, gris clair qui retombent légèrement. La base du cou et la poitrine ont des reflets métalliques verts et violets. Le bec et les pattes sont verdâtres. Vivent en bandes d'une dizaine à une trentaine d'individus, se déplaçant au sol la plupart du temps, où ils se nourrissent principalement de fruits. Souvent bruyants, ils se signalent par des gloussements et des cris perçants lorsqu'ils sont alertés, ce qui leur vaut leur nom d'Agami trompette. La ponte de trois oeufs en général a lieu vers Février-Mars. Répandu normalement dans l'ensemble du massif forestier, mais régresse dans les zones chassées.

hocco









                        Hocco

Crax Alector

Oko (en créole), Mitu (en wayâpi), Ëwok (en Wayanas), Mîtu (en émérillon), Woko (en kalina), Timubu (en palikare), Powisi (en taki-taki), Pawishi (en alu), Mutum, Mutumporanga (en brésilien).
Ordre : Galliformes - Famille : Mégapodidés - Dimensions : longueur totale : 85 - 96 cm - Ailes : 34,5 - 40 cm - Poids : 2,4 - 3,7 Kg.

Description : Gros oiseau au plumage presqu'entièrement noir brillant avec des reflets bleutés. Longue queue noire et dessous du ventre blanc. La tête porte une crête caractéristique de plumes qui sont incurvées vers l'avant. Le bec est noirâtre au bout mais jaune orangé vif à la Base. Pattes grises. Arboricole, mais se déplace également au sol. Se rencontre habituellement seul ou en paires, parfois accompagnée d'un jeune atteignant rapidement une taille comparable à celle des adultes. Des regroupements plus importants sont parfois notés. Vit dans les forêts primaires, où il se nourrit essentiellement de fruits et graines variées, broyés dans un gésier musculeux. Pond 2 - 3 oeufs blancs chaque année, entre Novembre et Avril. Répandu normalement dans l'ensemble du massif forestier, mais régresse fortement dans les zones chassées.
Confusions possibles : Parfois confondu avec le Caracara à gorge rouge (Cancan), rapace sombre très bruyant avec tout le dessous clair, et pas de crête. Les Cancans se perchent tout en haut des arbres et descendent peu au sol.

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                   Héron  cocoï

Ardéa cocoi

Gran gris (en créole), Mawali (en Wayâpi), Makwali (en Wayanas), Kumawari (en  kalina), Waratna (en palikur), Kuma Wari, Sabaku (en taki-taki), Maguari, soco-grande (en brésilien).

Ordre : Ciconiiformes - Famille : Ardéidés - Dimensions : longueur tête-corps : 97, 127 cm - Ailes : 42- 47 cm - Poids : 1 - 1,4 Kg.

Description : Grand  héron au dos gris, pâlissant sur les ailes portant de longues plumes. Calotte noire qui descend  jusqu'au-dessous des yeux, et forme une petite crête noire en arrière de la tête. Cou blanc ainsi que le devant de la poitrine portant de longues plumes. Ventre noir avec cuisses et dessous de la queue blanche. Bec et iris jaunes. Pattes sombres. L'immature a le ventre cendré avec des raies roussâtres, le cou cendré, la calotte noire plus terne, et les cuisses, et les sous-caudales rayées. Espèce peu abondante, qui vit en forêt sur les bords des cours d'eau de faible profondeur (au niveau des sauts), ainsi que sur les côtes dans les marais, les estuaires et les mangroves. Pêche généralement à l'affût. Se nourrit de poissons, amphibiens et insectes aquatiques.
En période de reproduction, le bec peut prendre une teinte jaune éclatant et rouge à la base, les jambes deviennent également rosâtres sombres. Niche en petites colonies, d'Avril à Juillet, et pond 2 -3 oeufs blanc bleuté.
Confusions possibles : L'aigrette tricolore est plus petite, avec la crête et le ventre blancs, le cou sombre avec une fine ligne claire et un bec plus sombre sur le dessus.

Ara_cloropt_re












                              Ara  chloroptère

Ara chloroptera

Ara jonn (en créole), Alalaka (en  wayâpi), Kunolo (en Wayanas), Kuyariî (en  kalina), Kuyagl, Kawu-kuyagl (en palikur), Warrauw raaf, warrawrafru (en  surinamais et taki-taki),   Arara- vermelha-grande (en brésilien).
Ordre : Psittaciformes - Famille : Psittacidés - Dimensions : longueur tête-corps : 90 cm - Ailes : 38, 42 cm - Poids : 1 - 1,7 Kg.

Description :  Très grand perroquet vivement coloré et doté d'une longue queue pointue. C'est le plus grand des aras. Corps rouge (plus sombre que l'Ara Macao), ailes rouges, vertes et bleues, queue rouge et bleue. Les parties nues de la face sont blanches marquées de stries rouges marquées de minuscules plumes. Fréquente les hautes frondaisons bordant les cours d'eau. Perchés à 30 ou 40 mètres de hauteur, ils se nourrissent de graines et de fruits. Le plus fréquent des grands aras de Guyane, il est présent sur l'ensemble du massif forestier, bien que ses effectifs aient fortement diminué des zones fréquentées par l'homme à cause de la chasse. Niche dans les cavités des troncs.
Confusions possibles : L'ara Macao est très semblable mais avec du jaune à la place du vert sur les ailes, sans marques rouges sur la face, et rouge plus vif sur le corps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ara_bleu

 

                                   Ara  bleu

Ara  Ararauna

Ara blé (en créole), Kasawa (  en wayâpi), Alalawa (en  Wayanas et en émérillon), Kalalawa (  en kalina), Arawa (en  palikur), Djamba raaf tyambarafru (en  Surinamais et taki-taki), Arara- de-barriga-amarela (en brésilien).

Ordre : Psittaciformes - Famille : Psittacidés - Dimensions : longueur tête-corps : 80 cm - Ailes : 36 - 38,6 cm - Poids : 1- 1,4 Kg.

Description : Grand perroquet à longue queue? Coloration unique bleu vif sur le dessus du corps (tête, dos, ailes et queue) contrastant avec le jaune vif du dessous. Bec noir ainsi que la gorge. Les parties nues et blanches de la face sont marquées de dessins noirs.
Les Aras sont généralement associés en couples. Contrairement aux deux autres espèces d'Aras, l'Ara bleu ne fréquente pas la grande forêt de l'intérieur (sauf dans l’extrême sud-ouest du département) mais reste étroitement lié aux vastes plaines marécageuses du littoral où poussent en abondance les palmiers-pinot et palmiers bâches dont il consomme les graines. Niche dans les troncs creux de palmiers. Assez rarement observé en Guyane.

Confusions possibles : Allure du corps semblable aux autres Aras, mais coloration unique.

Ocelot





                      Ocelot

Leopardus  pardalis (= Felis pardalis )

Chat tig (en créole), Ukuyawa (en  wayâpi), Malakaja (en  Wayanas), Balakadza (en  émérillon), Katiusi pelo (  kalina) ,  Kaukwine-pauye (en  palikur),   E tigri-kati, palupende (en  taki-taki), Maakaïa (en alu),   Jaguaritica, gato-maracajà, Maracaja-acu, Gato-mourisco (en brésilien).

Ordre : carnivores - Famille : félidés - Dimensions : longueur tête-corps : 56 - 90 cm, longueur queue : 28-41 cm. Poids : 7- 14,5 Kg.
Description : Félin au pelage tacheté, de, taille moyenne, intermédiaire entre Jaguar et Chat Margay Taches sombres sur fond jaunâtre à fauve, formant pour la plupart des rosettes, plus ou moins alignées longitudinalement sur le corps, et bandes noires sur la nuque. Queue plus courte que les pattes arrière (critère distinctif de l'espèce). Fourrure courte et lisse, mais plutôt légèrement rêche et rarement douce et laineuse, orientée d'arrière en avant au niveau de la nuque. Profil du museau légèrement convexe. Ventre clair, tacheté de sombre. Extrémité des pattes : large, particulièrement les pattes avant. Femelles plus petites que les mâles.
Plutôt nocturne, entièrement carnivore, se nourrit de petits mammifères, oiseaux lézards. L'ocelot a en moyenne une portée de 1 à 2 jeunes tous les deux ans.
Confusions possibles : les autres félins ont la queue plus longue que les pattes arrière. Le Jaguar est plus gros, sans bandes noires sur la nuque. Le Chat Margay et l'Oncilla sont plus petits, de la taille d'un gros chat.

Ca_man_noir





















                Caïman  noir

Melanosuchus  niger

Caïman nwé (en créole), Yakalewasu (en wayâpi), Akale (en  kalina), Pareine (en palikur),   Jacaré-açu (en brésilien).

Ordre : crocodiliens. Famille : Alligatoridés. Dimensions, longueur tête-corps : 3-4 mètres, jusqu'à 6 mètres. Poids : jusqu'à 400 Kg.

Description : C'est  le plus grand caïman de Guyane. L'adulte a un ventre blanc, ainsi que de nombreuse petites écailles sur la nuque. La mâchoire inférieure est marquée de bandes grises à brunes chez les animaux plus âgés. Il possède de 10 à 12 écailles au niveau de la plus grande largeur du dos, et 6 entre les pattes arrière. Le front est traversé par une barre en relief entre les deux yeux. Le jeune se distingue des autres petits Caïmans par ses bandes jaunes sur les flancs, perpendiculaires à l'axe du corps, et son museau large. L'oeil est assez grand, de couleur ocre jaune et possède des paupières nictitantes. Il vit dans divers types de milieux aux eaux plutôt calmes : marais, lagunes, larges rivières. Les femelles sont adultes et reproductrices à partir de la taille de 2 mètres. Il se nourrit de poissons et de divers vertébrés aquatiques comme terrestres car il chasse également à terre. Devenu très rare en Guyane, il est menacé également dans toute son aire de répartition à cause d'une chasse abusive, pour sa peau comme pour sa viande. En Guyane, la seule population restante est localisée dans les marais de la réserve de Kaw-Roura.
Confusions possibles: Toutes les autres espèces sont beaucoup plus petites. Le caïman à lunettes (caïman crocodilus) dépasse rarement 2 mètres. Il possède également une barre en relief entre les yeux. Sa queue est plus ou moins " rayée " par des alternances de zones claires et sombres, et il est tacheté sur les flancs. Les écailles de la nuque sont plus grosses et moins nombreuses. Il a 8 à 10 écailles au plus large du dos, et 4 à 6 sur les pattes arrière. Les Caïmans à front lisse (paleosuchus palpebrosus et paleosuchus trigonatus ) sont de longueur inférieure à 2,3 M de long. écailles dorsales entre les pattes arrière, et P. trigonatus seulement 2.






















           Le mot du futur président

Comme vous le savez, je brigue le pouvoir suprême, et il ne fait aucun doute (ce n'est pas comme aux USA)   que cette dernière consécration doit m'échoir.
Et si, par malheur, il ne me manquait que 5 voix, ce serait les vôtres, bande de glandus,( pardon, dans la bouche d'un président ce n'est pas un terme à employer, irresponsables convient mieux.)
Vous vous souvenez de nos élucubrations à Saut Loutre : la métropole sans la gauche ni la droite et sans arabes, la Guyane sans sauvages, le tiers-monde sans la faim, la Russie sans sous-marins nucléaires (elle a déjà commencé à les éliminer), une fleur au bout de chaque fusil, et le ti-punch à volonté.
Je suis donc en mesure, aujourd'hui de vous présenter une vue synthétique de la situation telle que je l'envisage dans un premier temps en Guyane.

       Le discours du futur président

Françaises, français, c'est le candidat à la présidence qui vous parle. Si je suis élu :
J'entends :
  - Supprimer la concession de Dachine, la mine de Dorlin ainsi que tous les petits orpailleurs afin que l'Inini retrouve sa couleur naturelle et ne soit plus pollué, ni par le mercure, ni par les immondices qui jonchent ses rives.
1 voix = celle de Bernard

   - Je m'engage à  ce que la faune soit préservée, en traquant de manière impitoyable tous les chasseurs qui tuent sans vergogne les animaux protégés.
2 voix = celle d'Yvan
           = Celle de Marc

- Je vais notifier aux autorités compétentes guyanaises que le poisson boucané et le riz doivent disparaître en tant que nourriture pour les métropolitains. Prévoir des aliments sains : vache folle, maïs transgénique  etc......
  1  voix = Joël

J’assure également que la production de rhum devra tripler, les baroudeurs ne devront plus connaître les affres de la soif et se limiter à des portions congrues.
  1 voix = Moïse

Quant à moi, futur président de la future 6e république, ayant été choqué profondément par l'état de délabrement du bagne de Saint Laurent du Maroni, j'affirme aujourd'hui,   solennellement, qu'il sera entièrement rénové, restauré et même agrandi par l'envoi massif de trafiquants de drogue, de violeurs et d'assassins.
Mais rassurez-vous, mes chers concitoyens, nous ne sommes plus en 1800, la peine de mort est abolie et je n'envisage pas de référendum à ce sujet... Quoi que... on verra par la suite..... À mon second quinquennat.....
Ils auront du Lariam et la nourriture sera à base de poisson boucané et de riz.
Les repentis seront acheminés vers la capitale et seront affectés aux travaux de  la voirie.
Trente millions de voix - Je suis élu.

    Cayenne, ville propre, Cayenne ville fleurie

                Aujourd'hui une utopie
                  Demain une réalité

Françaises, français, mes chers concitoyennes, yens, croyez en moi et vive la Guyane.

                  UN MOT D’ECOLOGIE

 

   Jusqu'à une époque relativement récente, la Guyane pouvait apparaître comme une exception: la richesse de sa faune, pourtant exploitée par l'homme depuis son arrivée, ne semblait pas en péril. Mais comme ailleurs, le développement des populations humaines, l'accès à des technologies modernes facilitant le déplacement des hommes et la capture des animaux, l'évolution des sociétés traditionnelles ont fini par se traduire par la raréfaction de certaines espèces. Il est alors devenu nécessaire de protéger les espèces les plus vulnérables et de soumettre l'exploitation des autres à certaines restrictions.
  Pour être appliquées, les mesures réglementaires doivent être connues, comprises et assimilées. Il faut donc sensibiliser les différents publics : chasseurs, naturalistes ou simples amateurs curieux des choses de la nature. L'engagement de l'O N C et de ses agents témoigne de l'intérêt de l'établissement pour la connaissance et la conservation de la faune exceptionnelle de la Guyane.
La sensibilisation du plus grand nombre facilitera la mise en place de systèmes de gestion durable. Ce sera l'occasion pour l’O N C, aux côtés d'autres partenaires impliqués dans la gestion des ressources naturelles renouvelables d'utiliser ses diverses compétences en matière d'habitat et de faune sauvage. La réussite de cette prochaine étape nécessite, d'opérer en parfaite collaboration avec les acteurs locaux (le pou d'agouti par  exemple). Il s'agit d'une tâche exaltante.

                         Ils ont participé  et  souffert:

BIGOT  Bernard      (67 ans
LEQUIPE  Joël
PASQUIER  Moïse
FABRIZI  Marc
BALISSON  Jean-Claude     (62 ans)

 

  Notre  guide

ALLINCKX  Yvan
La Palmeraie
97314  Saül
Guyane française

Ils nous ont quittés: Joël et moi, nous nous souvenons

PASQUIER Moïse

BIGOT Bernard 11

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